Avant-propos

« Chiche ? » « Chiche ! » Seize mois plus tard, nous étions parties. Nous, c'est Blandine et Élodie. Et vous, qui êtes-vous ?

Quels sont vos loisirs ? Rêvez-vous d'un grand voyage ? Travaillez-vous dans l'industrie ? Où habitez-vous ? Aimez-vous les fraises ? Avez-vous le goût du risque ? Êtes-vous de nature optimiste ? C'est tout le questionnaire de Proust que nous aimerions vous poser ; nous apprendrions à vous connaître et pourrions alors vous demander : qu'attendez-vous du Tour du Monde des Énergies ? On vous imagine à la recherche d'un peu d'aventure, de quelques explications et d'idées nouvelles. Des idées pour changer, des idées pour faire mieux.

Des idées pour réinventer la façon dont notre société répond à ses exigences de bien-être, des miroirs qui nous permettent d'en redéfinir les fondements. Plus que de consommation, c'est de service dont nous avons besoin. Ce n'est pas tant la quantité d'essence brûlée qui nous importe que le nombre de kilomètres parcourus, pas tant le volume d'eau qui passe dans le lave-linge que la propreté des draps, pas tant la possession d'un baladeur mp3 que le confort de pouvoir écouter ses tubes préférés - en suivant les tendances à la mode. Pourtant, nous avons pris l'habitude de confondre fins et moyens. Témoin : le raccourci qui consiste à qualifier la luminosité d'une lampe par la puissance électrique qu'elle consomme.

Des ressources naturelles finies et des biens communs en danger

Pourquoi cette confusion est-elle préoccupante ? Parce que notre monde est à bout de course. Les ressources en terres arables, en eau potable, en énergie, en air pur dont nous avons besoin sont vastes, mais pas illimitées. Certaines sont des stocks épuisables, d'autres se renouvellent lentement. Vu l'empressement que nous mettons à les consommer, c'est l'extinction qui les attend.

« Qu'à cela ne tienne, diraient certains, si ces ressources étaient si précieuses, il se trouverait bien quelqu'un pour trouver avantage à les préserver. Puisque ce n'est pas le cas, pourquoi s'en soucier ? »

Parce que nous sommes aveuglés par une forte préférence pour le présent : puisque nous avons besoin d'énergie et que nous avons à notre disposition abondance d'énergies fossiles, pourquoi se priver de les consommer ? Que cela vide leurs réservoirs et dérègle le climat nous importe peu car notre myopie temporelle nous fait négliger les désagréments que cela imposera à nos successeurs sur Terre.

Parce qu'il est difficile d'attribuer des droits de propriété à certaines de ces ressources : si l'on pouvait créer et attribuer des droits de propriété échangeables sur ces biens, leurs propriétaires se mobiliseraient pour leur sauvegarde et leur utilisation pourrait être plus efficace.

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