Gerda Smulders est la gérante (et cofondatrice avec son mari Laureijs) de Suntech. Installée en Zambie, l'un des pays les plus pauvres du monde, cette entreprise d'import-export commercialise kits photovoltaïques et appareils électriques solaires ou mécaniques. Une affaire qui décolle après quelques années difficiles, et propose des produits variés, toujours adaptés aux clients qu'elle sert.

Ainsi de cette lampe ergonomique, qu'on recharge en moulinant la manette noire qui en sort à angle droit ...

... ou cette autre modèle qui, lui aussi, carbure à l'huile de coude.

Dans un coin du bureau de Mme Smulders, quelques uns de ses produits phares sont exposés. On reconnaît une série de panneaux solaires aux tailles (et donc puissances) variées, ...

... des lampes à très faible consommation d'énergie (car utilisant des diodes électroluminescentes plutôt que des ampoules à incandescence)...

... des petits convertisseurs de courants chargés de transformer le courant continu à 12V des batteries des kits solaires en courant alternatif à 230V utilisable par les appareils électriques classiques (radio, chargeur de téléphone portable ...). Leur succès auprès des clients de Mme Smulders nous fait comprendre que ces appareils ne sont pas « si chers » puisqu'ils offrent un précieux accès à l'information et la communication.

« L'énergie solaire est une ressource formidable pour l'Afrique » nous rappelle Gerda. « Attention cependant à n'en pas proposer des formes d'utilisation qui soient incompatibles avec la culture de ses futurs utilisateurs ! »

Exemple de ce qui, d'après Gerda, aurait pu être un douloureux échec en Zambie : la diffusion de fours solaires du type de celui qu'exposent les Smulders dans leur jardin de Lusaka.

Les rayons du soleil sont collectés par une série de miroirs assemblés en sphère parabolique. Cette géométrie particulière permet de concentrer le rayonnement sur le foyer du four, ...

... un grill sur lequel on peut poser un récipient que chaufferont alors les rayons du soleil. Préparer un repas « solaire » devient possible - à condition d'accepter de cuisiner dehors, ce qui semble n'être pas le cas des Zambiennes. La recette avait marché au Zimbabwe voisin - impossible pourtant de la répliquer. Il fallut trouver d'autres applications de l'énergie solaire pour convaincre des clients aux préférences très différentes !

Photos de l'album "Mighty Lamp"

Amit Chugh est un entrepreneur créatif, qui ne manque pas de suite dans ses idées : Cosmos Ignite, l'entreprise qu'il a fondée, a mis sur le marché la Mighty Lamp, une lampe à faible consommation énergétique alimentée par un petit panneau solaire. Son marché? Les plus pauvres : ils ont certes un pouvoir d'achat limité mais leur nombre (encore trop grand) offre aux entreprises qui chercheraient à commercialement servir leurs besoins de fantastiques perspectives de développement.

« Quand on a grandi en Inde, on se rend facilement compte de l'immense marché que les plus démunis représentent. Eux aussi ont des besoins auxquels une entreprise peut chercher à répondre. L'accès à une eau potable est l'un d'entre eux ; la mise à disposition d'une source d'éclairage non polluante, sûre et bon marché en est un autre » nous précise Amit quand il nous reçoit dans les bureaux de Cosmos Ignite à New Delhi.

La Mighty Lamp a une allure sympathique : ergonomique et résistante aux chocs, elle est d'une couleur qui limite le risque de la perdre.

Sa diode électroluminescente consomme très peu d'énergie. Sa recharge est assurée par le petit panneau solaire dont Akif, l'un des employés d'Amit, nous montre comme il est simple de le relier à la lampe : en d'autres termes, c'est une lampe solaire.

On tourne la lunette (dont le verre est équipé de petites loupes qui permettent d'affiner ou d'étendre le faisceau lumineux) pour allumer et varier l'intensité du halo la lampe.

La « Mighty Lamp » tient bien en main : rien de plus simple que de l'utiliser pour des expéditions nocturnes (à l'étable, chez le voisin ...). Sa poignée permet de la convertir en plafonnier : tâches domestiques, devoirs scolaires et activités artisanales peuvent continuer une fois la nuit tombée. Un changement très apprécié - même si la lampe reste chère. D'autres projets, souvent pilotés par des ONG, s'intéressent de près à la question de l'éclairage propre en milieu rural et péri-urbain mal électrifié : les initiatives qui cherchent à tirer le prix de ces appareils vers le bas foisonnent, et c'est tant mieux !

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