Le département pour les services électriques et mécaniques (EMSD) de la province de Hong-Kong est chargé d'encourager le recours aux énergies renouvelables. Ses équipes ont fait de leurs bureaux un modèle d'efficacité énergétique. Elles en ont équipé les toits d'une importante surface de panneaux solaires et, plus étonnant, d'une éolienne urbaine. Plus rare que les systèmes à pales, il s'agit d'un modèle à axe de rotation vertical.

Photos de l'album "Utsira"

De Haugesund, cap pour Utsira, une petite île à 18 km au large des côtes norvégiennes, que nous gagnons en ferry.

Le service énergétique, fourni aux 240 habitants permanents, vogue vers des horizons plus verts depuis ...

...que la petite communauté aux traditionnelles maisons de bois ...

... a pris un envol médiatique sans commune mesure avec le calme environnant...

... en s'équipant de ces deux éoliennes.

Une lande déserte. Mer et ciel de plomb. Au pied de l'éolienne de gauche, une petite usine de production d'hydrogène.

Au dessus de la nacelle, une lumière rouge de signalisation et un anémomètre chargé d'indiquer la direction et la vitesse du vent. Difficile de jauger la taille des aérogénérateurs à cette distance.

Malgré l'échelle donnée par la silhouette bleu clair d'Elodie ...

... c'est au pied de la machine de 600 kW qu'il faut se poser pour prendre la mesure de la haute colonne.

« Ces nacelles en forme d'œufs ont l'avantage de nécessiter moins d'entretien que les la plupart des modèles moins volumineux. Plus coûteuses que les modèles traditionnels, elles sont mieux adaptées à l'environnement reclus de la petite île »...

... nous explique Erik Frantzen, l'ingénieur d'Hydro (compagnie énergétique norvégienne, depuis fusionnée avec le pétrolier Statoil) qui nous accompagne pendant cette visite...

... « Avez-vous déjà visité l'intérieur d'une éolienne ? »

Au pied du mât, une console de contrôle indique la puissance générée par la machine et son état de fonctionnement.

Une communauté isolée d'une dizaine d'habitations est ainsi approvisionnée en électricité d'origine renouvelable. L'innovation, à Utsira, c'est d'avoir aussi cherché à s'affranchir de l'intermittence du vent. Comment ? Lorsque le vent souffle, la production d'électricité de l'une des éoliennes n'est pas destinée à la consommation de la communauté mais à l'alimentation d'une unité de production d'hydrogène. Lorsque le vent n'est plus de la partie, les éoliennes ne produisent plus d'électricité ; c'est alors l'hydrogène qui prend le relais, en servant de combustible pour fabriquer de l'électricité.

L'hydrogène, un vecteur d'énergie propre « pour le monde » ? Produit par l'électrolyse de l'eau de mer, il est aussi « propre » que l'électricité qui a servi à le produire. Que celle-ci soit d'origine renouvelable (par exemple éolienne), et le bilan environnemental de la production d'hydrogène se fait exemplaire (notamment par comparaison avec la production d'hydrogène par reformage de gaz naturel ou de charbon, méthode industrielle aujourd'hui très utilisée dans les industries chimiques et pétrochimiques).

L'énergie chimique ainsi stockée peut ensuite être transformée en électricité. Mais de l'électricité à l'hydrogène puis de l'hydrogène à l'électricité, on perd, à chaque transformation, un peu d'énergie. C'est, en quelque sorte, le coût de la flexibilité qu'offre le stockage. L'électricité est ici produite par des piles à combustible (qui utilisent de l'hydrogène et de l'oxygène pour faire de l'électricité et de l'eau) ...

... et un moteur à hydrogène (qu'on ne voit pas) couplé à un volant d'inertie (roue abritée dans un boîtier métallique bleu) chargé de stocker une partie de l'énergie cinétique produite par le moteur.

Photos de l'album "Tehachapi"

Quelques monts protègent Los Angeles du désert du Mojave. Intrépide, la route 14 traverse les collines pour s'enfoncer dans la fournaise.

La route croise un lac au dessus duquel trône une majestueuse éolienne. Comparez la taille de l'oiseau de fer au poteau téléphonique du premier plan, ou aux bâtiments qu'elle domine de toute sa taille : la bête est imposante.

A mesure que nous progressons vers le Nord, la température augmente - et la végétation se raréfie. Nous pensons à Lucky Luke, aux déserts que Jolly Jumper et lui traversent et que des vestiges de chariot et des squelettes d'animaux de trait décorent : pas facile, la vie de pionnier, dans ce pays d'immensités extrêmes !

Un petit détour à la recherche d'un bon point de vue sur les champs d'éoliennes de Tehachapi nous fait découvrir ce qui n'est plus qu'un ensemble de cahutes posées sur une colline rêche et aride : Goldtown et Silver Queen, noms de rue d'un hameau aux effluves de ruée vers l'or.

Les voilà, les éoliennes que nous cherchions ! Le col de Tehachapi joint le désert du Mojave à la luxuriante vallée de San Joaquim, potager-verger de la Californie - et des Etats-Unis - où ont mûri, pendant la Grande Dépression des années 30, les raisins de la colère (J. Steinbeck, à lire !). Des vents forts le traversent, amplifiés par la topographie du terrain.

Développé depuis les années 80 par une multitude d'opérateurs, le potentiel éolien est aujourd'hui exploité par plusieurs générations d'aérogénérateurs.

Ici, des turbines NEG-Micon. Ce producteur danois a été racheté en 2003 par son compatriote Vestas, leader mondial de l'éolien (environ 1/4 de part de marché pour la vente d'éoliennes).

Turbines NEG-Micon, Tehachapi en Californie

Sur la colline d'en face, une armée d'éoliennes à mât treillé. Ces mâts ont l'inconvénient de fournir aux oiseaux d'attrayants sites de nidation, susceptibles de les mettre en danger. Ils sont aujourd'hui remplacés par des mâts tubulaires.

Chœur de géants défiant Don Quichotte : une densité d'installation permise par la force et la régularité des vents qui traversent le défilé. N'oublions pas que ces éoliennes interagissent les unes avec les autres, perturbant le profil des vents dont elles cherchent à extraire l'énergie cinétique.

Telles des girouettes, les éoliennes tournent pour suivre les courants de vent dominant.

Nombreuses ...

...nombreuses ...

... très nombreuses ...

... elles sont !

Un trio esseulé, au mât Eiffel et le nez moderne ...

... répond à une famille qui paraît fluette ...

... si l'on oublie la tribu qui vient lui prêter renfort...

... avant que la cavalerie blanche jette ses MW dans la balance.

A Tehachapi, les éoliennes sont reines. Traçant d'un liseré blanc la crête des collines arides, ...

... ces 5 000 oiseaux de fer gardent fidèlement le défilé que traverse la route 58.

Photos de l'album "Birds Landing"

Au Nord de Sacramento (Californie), Birds Landing s'enorgueillit d'un régime de vents favorable à l'implantation d'aérogénérateurs. 100 nouvelles machines d'1,5 MW ont été installées en 2006. Rentrant de Chico où nous avons visité la Sierra Nevada Brewery en compagnie d'Eléonore, nous décidons de faire un détour par les collines qui surplombent le Rio Vista.

Les voilà. En rangées bien alignées, elles attendent le vent au milieu des champs.

Présentation du trio d'aventurières qui va se mesurer à ces drôles de moulins. Objectif de la mission : se faire une opinion sur l'esthétisme et les qualités sonores des éoliennes.

Le soleil de cette fin d'après-midi de juillet peint les blés de couleurs chaudes...

... qui tranchent avec le blanc des mâts et le bleu du ciel californien.

On gare la voiture ...

... et c'est parti. Une quinzaine d'images pour un ballet de pales et de mâts, sur fond de soleil couchant et de couleurs osées, choisies par un ciel pas timide pour trois sous.