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Les énergies renouvelables - Le biogaz
Les albums liés au chapitre
Photos de l'album "Adianopolis"
L'« éco-énergie » que produit Novagerar provient de la récupération du gaz de fermentation de la décharge d'Adrianopolis, dans la banlieue de Rio de Janeiro (Brésil).
Une aubaine pour nous que le réseau des ingénieurs brésiliens ayant étudié en France soit si dynamique ! Luiza Fiorencio a suivi un cursus de double diplôme d'ingénieur entre l'Université Pontificale Catholique (PUC) de Rio et l'Ecole Centrale de Nantes. Grâce à elle, nous avons pu prendre contact avec Novagerar et visiter le Centre technique d'enfouissement de Nova Iguaçu. Merci Luiza !
Eduardo est l'ingénieur responsable des opérations de Novagerar.
C'est au volant de sa voiture que nous découvrons le site de Nova Iguaçu.
En route. Avant d'accueillir une décharge, le sol doit être déboisé et aplani pour laisser place aux milliers de m3 de déchets qui arriveront quotidiennement. La terre extraite lors de ces travaux de terrassement servira ensuite à recouvrir les déchets. Ici se côtoient collines originelles couvertes de végétation locale et dunes artificielles.
Bulldozers et pelleteuses réinventent le paysage à coup de tas de terre formés, remodelés, déplacés.
Une pelleteuse en action...
... sa collègue, de profil.
Le site a des airs de chantier jamais achevé. Pourtant, il est déjà opérationnel ...
... des norias de camion y acheminent les déchets. La construction artificielle est astucieuse : sur sa périphérie est aménagée la route qui permettra aux camions d'accéder à l'étage supérieur du gigantesque mille-feuille.
Mille-feuille ? Une couche de terre, une couche de déchets, une couche de terre, une couche de déchets ... et, à intervalles réguliers, une bâche de plastique pour éviter que les gaz de fermentation des déchets ne s'échappent dans l'atmosphère. Avant que les déchets n'y soient entassés, le sol a été recouvert d'un plastique imperméable pour éviter que les lixiviats (liquides extraits de la décharge) ne contaminent le sous-sol.
Ce réseau de canalisations recueille le gaz qui s'accumule dans chaque couche,
produit de la décomposition anaérobie des déchets qui y sont entreposés.
Ce gaz est un mélange d'hydrogène, d'eau, de gaz carbonique, de composés chlorés ...
et de méthane (CH4), un gaz très énergétique qui est aussi le principal constituant du gaz de ville.
Le méthane (CH4) a un pouvoir de réchauffement de l'atmosphère à 100 ans vingt-trois fois plus élevé que le gaz carbonique (CO2). En le brûlant dans cette chaudière, on le transforme en gaz carbonique, une opération qui réduit considérablement son impact négatif sur le climat - et permet à Novagerar de compléter ses revenus d'opération par la vente de crédits carbone dans le cadre des mécanismes de développement propre du protocole de Kyoto.
La chaudière est installée à l'air libre. Son carburant est le gaz de décharge préalablement purifié (notamment des composés chlorés et de certains produits chimiques) ; son comburant est l'air ...
... qui y entre, tout simplement, à travers cette grille d'aération.
Toute cette énergie thermique part en fumée
(incolore : le méthane brûle très bien).
Ne serait-il pas judicieux d'en récupérer une partie pour, par exemple, produire de l'électricité ?
C'est au programme des années à venir.
Certaines des installations qui permettront de brûler le gaz de décharge dans des moteurs couplés à des générateurs d'électricité sont déjà en place.
Il s'agit, entre autres, de cet appareil qui permet de mesurer la pureté du gaz échantillonné de la conduite principale...
... et, surtout, des lignes électriques qui permettront de transférer l'électricité générée vers les lieux de sa consommation.
Notre visite se termine par un aperçu de la pépinière entretenue sur le site de la décharge. Il s'agit de faire pousser les plants qui viendront reverdir les collines artificiellement recréées. A Marambaia, la décharge dont la fermeture était inscrite dans le contrat qui offrait à Novagerar l'exploitation d'Adrianopolis, cette activité a permis d'employer un petit nombre des familles qui vivaient du recyclage informel des déchets de la décharge. ![]() Photos de l'album "Pondichéry"
adame Selvi est à la tête de l'agence chargée du développement des énergies renouvelables (AER) à Pondichéry (Inde).
Elle présente à Riaz et Elodie une sélection de projets : il en est assez pour transformer une journée de visite en véritable marathon ! Parmi les projets visités, celui-ci a permis l'équipement des cuisines de l'université technique de Pondichéry (Puducherry Engineering College) d'un système de collecte du biogaz des ordures, dans le but de l'utiliser comme gaz de cuisson.
Tous les jours, les cuistots déversent leurs seaux d'épluchures et de déchets dans une fosse de fermentation située à l'arrière des cuisines, qu'alimentent également les toilettes des résidences étudiantes. En fermentant, ces déchets dégagent un gaz qu'il suffit de récupérer. Un simple trou creusé dans le sol, une dalle qui le recouvre, un tuyau en plastique pour acheminer le gaz de fermentation vers les cuisines : l'installation est rudimentaire...
... mais efficace. Elle permet d'alimenter ce réchaud en gaz, et fait économiser à l'université 320 à 400 kg de gaz par mois. Les biodigesteurs se répandent dans les campagnes indiennes et chinoises, souvent promus par des programmes de développement qui cherchent à offrir aux populations rurales un meilleur accès à des formes d'énergie propres. Le biogaz remplace le bois de chauffe, la bouse de vache, le charbon de bois ou le charbon (en Chine). Moindre temps (et effort !) passé à la collecte de combustible, moindre pollution domestique et dépenses réduites : un bilan sanitaire, environnemental et économique séduisant ! ![]() Photos de l'album "CENBIO"
A l'université de São Paulo, le Centre brésilien de référence sur la biomasse (CENBIO) a installé, en collaboration avec d'autres partenaires académiques et institutionnels, un biodigesteur. Celui-ci produit depuis 2 ans du biogaz à partir d'effluents liquides.
« Ce projet a la double ambition de produire de l'électricité et de proposer une solution à l'épuration des eaux d'égouts, dans un pays dont la capacité de traitement est très en deçà des besoins dans ce domaine », nous explique Vanessa, l'ingénieur chimiste (spécialiste de l'analyse des gaz) qui a contribué au design de l'installation pilote qu'elle nous présente (pour plus de détails sur les objectifs du projet, voir ici [en anglais]).
Après décantation et prétraitement (procédés qui permettent d'en ôter solides et lipides),
les eaux grises sont acheminées jusqu'à ce silo, où elles sont mises à fermenter.
7 bâtiments de 7 étages (des résidences estudiantines)
nourrissent ce réacteur anaérobie de flux ascendant d'une capacité de 25 m3 :
il accepte 3 m3 de déchets par heure, et produit 4 m3 de biogaz par jour
(70% de méthane, 25% de CO2).
Les résidus solides sont utilisés comme biofertilisants et matériaux de construction.
Senseur du gaz produit.
Le biogaz généré est envoyé dans le hangar voisin ...
... via ces canalisations qui relient le haut du silo à l'unité où il sera utilisé.
Un ballon de 25 m3 stocke le gaz ...
... car il n'est pas utilisé en continu. A l'extrémité opposée de celle par laquelle il entre dans le ballon, un tuyau l'emmène dans la salle voisine, ...
... où l'attend ce générateur. En brûlant le biogaz, il produit de l'électricité...
... ainsi que l'indique la luminosité des ampoules du panneau témoin qui lui est relié : ça marche ! Orlando Cristiano da Silva, chercheur au CENBIO, s'intéresse de près aux vertus énergétiques de la biomasse. Il travaille notamment avec une communauté amazonienne dans le but de mettre au point un schéma d'électrification locale à partir d'huile de palme à brûler dans un générateur biodiesel, mais c'est une autre histoire... ![]() |
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